Un chien primitif

Personnellement, je définis l’Akita inu comme un chien type « primitif », c’est-à-dire n’ayant pas ou peu été modelé par l’homme sous certains aspects. Le chien type « primitif » a gardé beaucoup de ses instincts primaires : il communique avec un panel de codes canins plus ou moins subtils et complexes, il est souvent distant avec les étrangers, il n’est pas qualifié « d’obéissant », il ne cherche pas simplement à faire plaisir, au contraire il est plutôt indépendant. Autant dire qu’avoir un primitif, le séduire et surtout le motiver peut se révéler être un petit défi au quotidien ! Pour en apprendre plus sur les chiens primitifs en général, je vous conseille le blog Primitif Addict.

L’Akita, chien japonais

Race primitive très ancienne, l’Akita est apparu il y a plus de 300 ans dans les montagnes de la préfecture d’Akita au Japon, le but de sa sélection étant d’avoir un chien résistant pour la chasse à l’ours et au sanglier. Encore aujourd’hui, nous pouvons profiter de son esprit intelligent et indépendant, qui lui permettait alors de prendre ses décisions tout seul face au danger.

Par la suite, il fut utilisé comme chien de combat. La race a plusieurs fois risqué l’extinction, d’abord par les croisements pour le combat, par la suite avec la Seconde Guerre mondiale où les chiens étaient abattus pour leur fourrure. La race ne tient alors plus qu’à un fil. Les japonais ont redoublé d’efforts pour la conservation de l’Akita et retrouver un chien au plus proche du standard d’origine. Merci à eux d’avoir su préserver la race.

L’Akita Inu est un trésor national et encore aujourd’hui porteur de légendes au Japon.

L’Akita représente la force, la fierté et la dignité. Tout dans son aspect physique à suivi cette sélection : son corps est compact et il se tient droit sur ses pattes, sa queue enroulée sur le dos est portée haute, la tête haute il regarde droit devant lui avec des yeux plissés et son poil est fourni d’une crête plus ou moins visible selon les individus. Si vous connaissez un peu le langage canin, vous comprendrez que l’Akita a tout pour impressionner les autres chiens.

Tempérament

Je pense que le caractère et le comportement d’un chien sont liés à sa race et à son expérience (l’inné et l’acquis), mais dépendent aussi beaucoup de l’individu en lui-même. Force est de constater que certaines caractéristiques sont répétitives chez l’Akita inu et je pense qu’il est préférable de les connaître et de toutes les accepter avant de se lancer dans l’aventure…

Son utilisation pour les combats de chiens ne lui ont pas rendu service, ce qui peut également expliquer
qu’aujourd’hui encore l’Akita inu prend facilement goût à la bagarre alors même que notre sélection d’éleveur tend à l’inverse. Il monte vite en pression, il gère mal ses émotions : en d’autres termes il manque d’auto-contrôles ! Vous l’aurez compris, les relations avec ses congénères sont souvent difficiles. Même le chiot le plus sociable peut soudainement changer d’avis, souvent à la puberté et lors d’un jeu qui dégénère. C’est pourquoi la majorité des éleveurs refuseront de vendre un chiot si un autre compagnon canin du même sexe est déjà présent au foyer.

L’Akita est un chien ayant un fort instinct de prédation, comme la majorité des chiens de chasse. Le rappel est donc souvent mauvais, de par son caractère primitif et chasseur, et beaucoup ne peuvent pas être promenés en liberté. Il faudra donc investir dans une longe pour le laisser profiter de la nature, il se fera un plaisir de suivre des pistes et combler ainsi ses besoins.

De plus, ce n’est pas un chien qui obéira sous la contrainte, mais que s’il a confiance et l’envie de le faire. Sa capacité de réflexion est parfois déroutante. « Tout travail mérite salaire » et c’est d’autant plus vrai avec un Akita. Il faut savoir faire preuve de patience, être tenace et imaginatif pour le motiver…

Souvent, il est méfiant envers la nouveauté au sens large (nouvelles personnes, chiens inconnus , environnements inconnus etc.) C’est pourquoi il est important de créer les bonnes associations dès l’arrivée de votre chiot. Vous l’aurez compris, s’investir dans sa socialisation est primordial. L’immersion n’étant justement pas de la socialisation, privilégiez la qualité à la quantité.

Et au quotidien ?

C’est un chien loyal et proche de sa famille, qu’il protège souvent instinctivement. Il aime vocaliser en « wouwoutant » sans être trop bruyant pour autant. Il est d’une discrétion remarquable et assez féline, alors que sa présence et sa personnalité sont très fortes. Les chats l’apprécient en particulier pour cela. Souvent, il ne prend pas de place, et se couche dans un coin pour observer de loin. Il peut ainsi aussi bien vivre en appartement qu’en maison. Il convient aux non sportifs.

Silencieux l’Akita ? Ça se discute… Certains aiment attirer l’attention de leurs humains en vocalisant. Aussi, son côté gardien refait parfois surface et il trouvera un certain plaisir à alerter de la venue de vos visiteurs.

L’Akita n’est pas réputé pour aimer le contact physique à tout va, encore moins des personnes qui lui sont étrangères. Ce n’est donc pas un chien « câlin ». Il faudra respecter cela et ne pas le contraindre dans les caresses pour que cela reste quelque chose d’agréable pour lui.

Les deux premières années sont les plus délicates, mais le jeu en vaut la chandelle. Un Akita bien dans ses pattes, c’est la promesse d’une complicité unique et d’une belle expérience de vie.

Entretien

L’Akita inu est un chien de type nordique, il a deux couches de poils : un sous-poil qui isole la chaleur et aussi la fraîcheur et un poil de couverture qui le protège des intempéries. Tout au long de l’année, l’Akita ne nécessite pas un entretien de longue haleine, il ne perd pas non plus énormément de poils suivant son environnement (vie en extérieur ou en maison, chauffage au sol, stérilisation etc.). Lorsqu’il est mouillé, son poil a une odeur plus légère que pour d’autres races de chiens, dans la majorité des cas. Enfin, comme l’Akita inu est un chien naturellement propre et élégant. Il est conseillé de le laver deux fois dans l’année, de préférence lors des mues.

Néanmoins, il est important d’être préparé aux mues. Le chien perd alors TOUT son poil, ce qui peut être impressionnant et angoisser les personnes très à cheval sur la propreté. Une mue dure entre 3 et 4 semaines. Le poil se détache alors par touffes qui peuvent être retirées à la main. Il est observé des mues légères mais en continue sur certains chiens stérilisés jeunes.